Partage de revenus (RBF) VS Capital : Investir avec un retour régulier ou devenir actionnaire ?

Introduction
Investir dans des entreprises ne se limite pas au choix du secteur d’activité ou du projet : le type de produit d’investissement est tout aussi déterminant. Entre le partage de revenus, ou revenue based finance (RBF), qui permet de percevoir un retour régulier indexé sur le chiffre d’affaires, et l’investissement en capital (equity), qui consiste à devenir actionnaire, les implications sont très différentes.
Mais comment savoir quel modèle vous correspond ? Voici un comparatif clair pour guider votre stratégie d’investissement.
Comprendre le modèle en partage de revenus
Le RBF, aussi appelé “royalties”, est un type d’investissement innovant et non dilutif pour l’entreprise visée : l’investisseur ne devient pas actionnaire, mais perçoit une part fixe du chiffre d’affaires de l’entreprise (sous forme de royalties) jusqu’à un certain montant total (par exemple 1,5x la somme investie).
Caractéristiques principales :
- Flux réguliers : les remboursements sont mensuels ou trimestriels.
- Durée variable : dépend directement de la performance commerciale.
- Contrat clair : tout est défini à l’avance (multiple à atteindre, part du CA, etc.).
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Comprendre l’Equity : investir dans le capital
L’investissement en equity consiste à acheter des actions d’une entreprise, et donc à en devenir copropriétaire. C’est un placement plus incertain, mais potentiellement plus rémunérateur sur le long terme.
Caractéristiques principales :
- Pas de flux avant plusieurs années, voire jamais.
- Liquidité incertaine : la revente dépend d’une future levée de fonds, d’un rachat ou d’une entrée en Bourse.
- Implication potentielle dans la gouvernance, selon le type d’actions détenues.
👉 À lire aussi sur l’equity axé crowdfunding : Crowdfunding Equity – comment diversifier son portefeuille d’investissement
RBF vs Capital : le tableau comparatif
CAPITAL (equity) Intégrer l’entreprise | ROYALTIES (revenue based financing) Être intéressé au succès | |
Perspective de l’investisseur | Viser un multiple de x10 à la sortie, avec conservation des parts de capiital pendant 5-7 ans ou indéfiniment, dans l’attente d’une opportunité de sortie | Recevoir un retour sur investissement progressif lié au succès de l’entreprise |
Retour sur investissement | En cas de sortie réussie (introduction en bourse ou cession) un multiple de 10 est souvent visé.Eventuelle réduction d’impôt à l’investissement selon l’entreprise financée. | Objectif de 5-15% de rendement annuel moyen ; investissement remboursé dans les dernières années |
Risque pour l’investisseur | Risque de perte intégrale du capital investi, dans l’attente d’une sortie permise par la liquidité des parts | Risque progressivement atténué à mesure que les paiements de royalties s’accumulent |
Garanties prises par les financeurs | Selon pacte d’associé, possibilité de reluer les investisseurs.En cas de liquidation, les actionnaires sont en dernier rang. | Multiple minimum qui doit être reversé tant que l’entreprise est en activité.En cas de liquidation, les investisseurs sont en avant dernier rang. |
Perspective de sortie | La sortie est aléatoire et dépend de l’état et de la perception du marché des capitaux et de l’issue des négociations avec les acquéreurs. | La sortie se fait progressivement avec le paiement des royalties, elle s’accélère à mesure que les versement augmentent jusqu’à la fin du contrat. |
Communauté d’intérêt avec les porteurs de projet | Intérêts alignés sur le succès, mais risque de conflit sur la sortie | Intérêts alignés sur la croissance du chiffre d’affaires |
💡 Le RBF permet de mieux anticiper ses flux, tandis que l’equity offre un pari sur la croissance future.
Quel profil d’investisseur pour chaque modèle ?
- RBF : adapté aux investisseurs prudents, souhaitant percevoir un revenu progressif tout en soutenant des entreprises. Idéal pour diversifier son portefeuille avec un horizon de moyen terme.
- Equity : pour les investisseurs prêts à prendre des risques sur le long terme en espérant une forte plus-value. Nécessite d’accepter l’illiquidité.
👉 Voir aussi sur la diversification des investissements : Comment gérer un portefeuille d’investissement en financement communautaire
RBF et capital : des solutions complémentaires
En définitive, l’investissement en royalties n’est pas incompatible avec un investissement en capital : faire un premier investissement en royalties, potentiellement plus modeste, dès maintenant vous permettra de manifester un premier soutien dans un moment-clé pour l’entreprise, en vue d’une prise de participation ultérieure au capital de celle-ci.
Le ticket minimum est par ailleurs plus faible en royalties qu’en capital. Cela vous permettrait également de rejoindre l’aventure en douceur et de suivre la croissance de son activité de plus près (la déclaration de chiffre d’affaires a lieu tous les trimestres).
Conclusion
Revenus réguliers sans dilution pour l’entreprise (RBF/royalties) et participation au capital à long terme (equity) : les deux approches peuvent correspondent à des profils différents, mais peuvent aussi se compléter dans une logique de diversification du portefeuille d’investissements.
L’essentiel ? Comprendre les risques, les flux de retour attendus, et la place que chaque investissement prend dans votre stratégie globale.