Royalties : un financement simple, flexible et équitable
Soyons clairs : choisir sa plateforme et son mode de financement participatif est un véritable casse-tête pour n’importe quel entrepreneur. Et le fait d’apporter un nouveau mode de financement, les royalties, ne simplifie pas vraiment les choses…
Mais rassurez-vous : si nous l’avons fait, c’est parce qu’il s’agit d’une solution de financement plus simple, flexible et équitable, qui répond à un véritable besoin.
Les royalties (ou redevance en français) ont en effet des arguments pour eux. Faisons un comparatif rapide avec les autres modes de financement :
- Royalties Vs Don avec et sans contreparties
Le don avec et sans contreparties reste souvent limité en termes de montants levés, surtout s’il ne s’agit pas d’un système de pré-vente. Les royalties permettant un retour sur investissement au contributeur, les montants levés peuvent atteindre des paliers plus importants et n’impliquent pas d’avoir à gérer la logistique des contreparties.
- Royalties Vs Prêt
L’investissement en royalties se fonde sur des versements réguliers, ce qui le rapproche du prêt, mais leur montant n’est pas déterminé à l’avance. Par exemple, avec un prêt, on définirait un remboursement mensuel de 1000 €, alors que les royalties s’attacheraient à définir que les paiements représenteraient 1% du chiffre d’affaires réalisé, sur une périodicité qui peut aussi être mensuelle (le pourcentage et la durée étant définis avec le porteur de projet en amont de la campagne). Avec le prêt nous sommes sur des charges fixes, avec les royalties, nous sommes sur des charges variables et un partage des risques avec les investisseurs.
Par rapport au prêt, les royalties sont donc un mode de financement plus flexible.
- Royalties Vs Equity
Avec les royalties, le montant qui sera versé n’est pas garanti et dépendra de l’activité de l’entrepreneur, et donc de la réussite du projet. En cela on se rapproche plus du partage de risque que représente l’investissement en capital (equity). Et, pourtant, cela n’en est pas non plus : avec les royalties, l’investisseur ne devient pas propriétaire d’une part de l’entreprise, il acquière simplement un droit de redevance sur l’activité. Ainsi, l’entrepreneur ne dilue pas son capital.
Par ailleurs, le contributeur peut faire un investissement dès 10 € (en equity on est plutôt sur un ticket d’entrée de 100 €).
Par rapport à l’equity, les royalties sont donc un mode de financement plus simple et équitable.
Royalties : des investisseurs-ambassadeurs
En souscrivant à un prêt auprès d’internautes, l’entrepreneur établit avec eux une relation financière, qui ne va pas beaucoup plus loin. En leur proposant des titres de capital, il les implique dans les décisions de l’entreprise et leur demande une prise de risque importante à son côté. Avec les royalties, nous proposons plutôt un rôle à mi-chemin. Ils peuvent devenir de très bons ambassadeurs dans la mesure où leurs paiements dépendent de la réussite de l’entrepreneur et que la régularité de ces paiement permet de maintenir un lien plus simple qu’en capital.
Royalties : pour quel type de projet ?
Un projet présentant un niveau de risque faible a tout intérêt à faire du prêt s’il est en mesure de justifier de très bons états financiers et a la quasi certitude de pouvoir assumer chaque échéance. C’est si le projet est plus risqué -ce qui est généralement le cas pour un projet d’entrepreneuriat- que le choix se fera entre capital et royalties. Il faudra donc évaluer quelle relation l’entrepreneur souhaite avoir avec ses investisseurs, et dans quelle mesure il est prêt à diluer son capital et à gérer les démarches juridiques et administratives liées (augmentation de capital, pacte d’associé, etc.).
S’il opte pour les royalties, le niveau de marge de l’entrepreneur doit lui permettre d’assumer un coût variable supplémentaire, mais cela peut-être ajusté en jouant sur le nombre d’années d’engagement et le montant levé.
Un concept qui se développe
Les royalties, astucieux oui, mais pas si nouveau que cela ! Plusieurs modèles de coproduction ont (en effet) déjà proposé ce principe, My Major Company, pionnier du crowdfunding en France, proposait déjà sur certains projets une contrepartie financière.
Le fait d’adapter ce modèle au financement des entreprises est beaucoup plus récent. Le “financement basé sur les revenus” ou “participation au chiffre d’affaires” est déjà développé dans le monde anglo-saxon, sous le nom de “revenue based finance”. Certains considèrent même que les royalties sont, avec le prêt, l’avenir du financement participatif avec retour financier, remplaçant l’equity crowdfunding (Paul Niedere, Crowdfunding in 2020). Pourquoi ? Parce qu’ils permettent de proposer des rétributions plus rapides et que les systèmes informatiques rendent possible la gestion de multiples reversements. En France, WE DO GOOD est l’une des deux premières plateformes de financement participatif à s’engager sur cette voie.
Chez WE DO GOOD, nous avons choisi de lancer ce mode de financement en France car il répond aux besoins des entrepreneurs, et constitue un mode d’engagement cohérent aux personnes souhaitant soutenir des projets à impact social ou environnemental positif. C’est une manière d’investir dans l’économie locale qui respecte les intérêts des entrepreneurs et des investisseurs. Elle est aussi porteuse de sens, responsabilisante et passionnante en ce qu’elle permet de participer facilement à une belle aventure entrepreneuriale. En trois mots : simple, flexible et équitable !
Si vous souhaitez savoir un peu plus sur le financement en royalties, ne manquez pas les prochains billets de ce blog ! 🙂
En attendant (en anglais) :
- http://en.wikipedia.org/wiki/Revenue-based_financing
- http://www.royaltycapital.us/RCNE_Method.html
- https://www.lightercapital.com/
Le royalty crowdfunding en vidéo par WE DO GOOD :