Financer l’amorçage : “la première étape c’est d’y croire !”
Financer l’amorçage d’une entreprise représente un véritable défi. Nous échangeons régulièrement avec des entrepreneurs et des entrepreneuses à ce sujet, afin de partager avec vous leurs retours d’expérience et astuces. C’est maintenant au tour de Frédéric Clabau, ingénieur en R&D et un des cinq fondateurs de la start-up SumWhere, avec qui nous avons partagé un an dans les locaux de l’accélérateur Novapuls.
Pour commencer, qu’est-ce que SumWhere ? L’idée à l’origine du projet : créer une application qui rend crédibles les avis clients en présentant une proposition de valeur fondée sur l’authentification et la confiance de ces avis, grâce à la géolocalisation. Une démarche éthique, qui vise à réduire les cas de fraude susceptibles de pénaliser consommateurs et établissements.
Aujourd’hui, Sumwhere est une application qui permet de trouver les lieux et activités liés à ses centres d’intérêt au moyen d’un ensemble de cartes thématiques à explorer et enrichir. Les cartes sont créées par des experts tels que des offices de tourisme, des marques et labels, des établissements, des communautés tels que des expatriés, des groupes de passionnés tels que les surfeurs, des proches… et chaque utilisateur.
Comment financer l’amorçage : un question qui arrive vite lorsqu’on crée une entreprise… comment avez-vous abordé ce sujet ?
Pour l’instant SumWhere n’en est qu’à ses débuts. Le projet est né d’une frustration il y a maintenant 3 ans. Il a d’abord fallu réunir l’argent des associés, qui étaient cinq au départ. Puis, après avoir réuni un peu de love money, nous nous sommes tournés vers les subventions comme CTI (Chèque Territoire Innovation) et la bourse French Tech (via Bpifrance), qui sont des outils pour le développement des entreprises innovantes. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’on est encore un peu jeunes pour donner des conseils… On n’a pas de relation avec les banques par exemple.
Avez-vous une personne qui vous guide sur le sujet ?
Personne, nous gérons cette étape nous-mêmes, en interne. Nous n’avons pas eu besoin de faire appel à quelqu’un ou à un organisme spécialisé pour le moment. Cela arrivera peut-être par la suite quand nous nous tournerons vers de nouveaux moyens pour financer l’amorçage de notre start-up.
Avez-vous déjà envisagé de faire appel au financement participatif ?
Oui on y a pensé un peu, mais actuellement, ce n’est pas à l’ordre du jour. Il y a cette difficulté, celle du réseau, de la peur du réseau. C’est une longue démarche et on ne sait pas nécessairement à qui s’adresser. C’est peut-être un tord. Nous verrons par la suite.
Lorsqu’on vous écoute, on ressent que l‘entrepreneuriat ce n’est pas chose facile…
Oui, c’est dur ! (rires) Enfin je dirais plutôt que c’est long, que c’est quelque chose qui prend du temps. La question que je me pose c’est “est-ce que c’est nous qui choisissons le projet ou sommes-nous choisis par le projet ?”
Il y a beaucoup d’étapes, c’est un processus long et surprenant que de créer son entreprise. On découvre que certains préjugés que nous avons au départ ne sont pas vrais. Monter un projet nécessite finalement beaucoup d’ajustements entre l’idée de base et ce qu’il se fait par la suite. En ce qui nous concerne, le projet, depuis sa genèse à aujourd’hui, a beaucoup évolué. Une des clés essentielles pour que ça fonctionne, c’est donc avant tout l’adaptation : il ne faut pas avoir peur de s’adapter !
Quel serait votre principal conseil pour quelqu’un qui envisage de se lancer ?
La première chose, c’est d’y croire ! Il faut aussi s’investir et écouter autour de soi. Notamment car au départ il y a un paquet de pièges dans lesquels il est facile de tomber !
Alors, certes, on découvre l’univers entrepreneurial lorsqu’on est plongé dedans, lorsqu’on est dans l’action, mais ce qui est important, c’est de s’entourer des bonnes personnes et pouvoir s’appuyer sur un mentor, quelqu’un qui peut nous accompagner dans notre projet. Bien-sûr cela est plus facile à dire qu’à faire, mais il faut garder en tête que la création d’une start-up ça reste un vrai travail d’équipe.
Merci encore à Frédéric d’avoir répondu à nos questions. Alors, si vous aussi vous posez la question sur comment financer l’amorçage, nous vous encourageons à découvrir les autres interviews de start-up publiées sur ce blog. Vous pouvez aussi télécharger le livre blanc sur le financement de l’amorçage et des entreprises innovantes, que nous avons récemment publié avec la plateforme de notation Estimeo.
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