Le business plan, c’est « la recette d’un bon gâteau »

Le business plan est-il indispensable pour obtenir un financement ? Dans cette nouvelle interview de start-up, Steven Lardeux de Case Law Analytics nous présente son retour d’expérience sur le sujet.

Se lancer à la conquête d’un financement représente toujours un défi pour les entrepreneurs, une étape essentielle pour le développement d’une entreprise. Nous réalisons régulièrement des entretiens de start-up afin de vous transmettre des retours d’expérience concrets et variés sur le financement d’amorçage.

Case Law - Business plan

Depuis 2017 Case Law Analytics propose aux professionnels du droit des solutions de quantification du risque fondées sur une longue collaboration entre juristes et mathématiciens.

Comment le projet Case Law Analytics est-il né ?

Le projet est issu de 3 ans de recherche à l’INRIA par Jacques Lévy Véhel, ancien directeur de recherche et maintenant président fondateur de Case Law Analytics. L’idée est venue d’un besoin de quantifier le risque de l’aléa judiciaire. Le produit est disponible sur le marché depuis septembre 2017.

Lors de vos débuts, comment avez-vous abordé la question du financement ?

Il y a eu d’abord deux subventions : un CTi (chèque territoire innovation) ainsi qu’une bourse French Tech. Il y a également eu des crédits d’OVH et de Microsoft, que nous n’avons pas complètement utilisés. Nous avons également eu un recours au prêt d’honneur du Réseau Entreprendre Atlantique, ainsi qu’à deux prêts bancaires. Nous avons par ailleurs obtenu une subvention d’aide à la création ainsi qu’un financement d’amorçage Bpifrance, lié à la levée de fonds. En fait, dès qu’il y a une levée de fonds, Bpifrance propose d’office un prêt d’amorçage à hauteur de tes fonds propres. Finalement, il y a beaucoup d’offres de financement, mais il faut les connaître !

Comme beaucoup de start-up, vous avez eu recours aux subventions. Qu’est-ce qui détermine ce choix ?

C’est une question évidente. Pourquoi ne pas le faire si c’est disponible. L’avantage d’une subvention, c’est qu’elle n’est pas à rembourser, comparé à un prêt. Après, il existe bien évidemment les avances remboursables, ce qui est intéressant aussi. Il s’agit d’une avance liée au développement du projet : si le projet ne se fait pas, on ne rembourse qu’une partie.

Comment est votre relation avec les banques ?

Pas de difficultés particulières avec les banques, si ce n’est le fait qu’elles veulent un business plan qui se tient. Le fameux “BP” dont tout le monde parle. Le plus important c’est qu’il faut qu’il soit convaincant, solide et forcément crédible. Les banques doivent elles-mêmes en être convaincues.

Avez-vous constaté un effet de levier ?

Honnêtement, je ne sais pas. Vu que nous faisons assez le buzz sur les réseaux sociaux, les banques sont convaincues, pour l’instant, qu’il faut être de la partie. Je pense que c’est ça… On n’a pas de problème, dans le sens où on ne rame pas pour aller chercher les subventions, ce qui est très long en revanche, c’est de faire les dossiers, et de les faire bien.

Une levée de fonds est-elle d’actualité ?

On envisage tant une levée de fonds qu’un recrutement. Tout est en préparation. On pourrait ne pas lever mais dans ce cas on irait plus lentement. La levée de fonds est envisagée dans l’optique de garder notre avance technologique, pour ne pas se faire rattraper par d’éventuels concurrents, qui, eux, auraient levé des fonds et pourraient aller très très vite. Ceux qui lèvent des fonds prennent le marché disponible. Il y a finalement une certaine contrainte liée aux autres acteurs du marché.

“La meilleure façon d’obtenir des fonds, c’est d’en demander lorsqu’on n’en a pas besoin”. Êtes-vous d’accord avec cela ?

Ça fait sens, oui. De toute façon quelqu’un qui en a besoin est quelqu’un qui transparaît plus de doutes. Manifestement, tout le monde est attiré plutôt par quelqu’un qui a déjà réussi, y compris les financeurs, car on sait que ça va être rentable.

Quels conseils pourriez-vous donner aux entrepreneurs ?

Travailler le BP, travailler le BP. Sans business plan, il n’y a rien ! C’est le travail de rédaction, de réflexion sur ce document qui rend toutes les options de financement possibles. Le tout est de réfléchir à son concept, son produit et sa stratégie. C’est un socle indispensable pour bien avancer par la suite. S’il y a des questions sans réponses, alors c’est que vous n’êtes pas prêts. Faites le lire et relire par des personnes extérieures, comme les proches, un comptable ou encore les banques, afin de vous assurer qu’il est nickel. Bien évidemment, cela reste un document confidentiel, il ne faut pas le faire lire à n’importe qui, c’est la recette d’un bon gâteau, et ça reste précieux !

Avez-vous envisagé le financement participatif ?

Non ce n’est pas envisagé pour nous, pour des questions de confidentialité notamment. Si on doit y recourir un jour, ce serait de manière très restreinte, avec des investisseurs du type business angels, et pourquoi pas en royalties ce qui aurait l’avantage de la non-dilution.

Sur le sujet du business plan, nous vous invitons à relire notre article présentant comment intégrer le crowdfunding à son plan de financement. Nous remercions Steven pour ce témoignage et vous disons à très bientôt pour un autre entretien de start-up !

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