Et si on réinventait le modèle économique des appels à projets ?
Après avoir été nous-mêmes candidats à plusieurs appels à projets, nous nous sommes rendus compte que bien souvent leurs formats se ressemblent et… très souvent, le fonctionnement des appels à projets nous pousse à nous mettre en concurrence les uns avec les autres en tant que projets innovants, porteurs de changements.
Dans l’économie naissante qu’est la notre, de l’impact positif, de la diffusion des nombreuses solutions créatives en émergence, de la collaboration, nous n’avons pas été tout à fait satisfaits de ce système.
Et chez WE DO GOOD, chercher l’innovation, la collaboration là où elle n’est pas encore née, ça nous passionne !
Alors voilà, on s’est penché sur le sujet : Comment créer un appel à projets qui crée de la solidarité, de la coopération entre les projets ? Où les candidats gagnent à tous les coups, avec des prix vraiment utiles et adaptés ? Où le fonds d’amorçage ne provient pas d’acteurs n’agissant pas (encore) pour une économie positive ?
Et enfin comment faire tout cela sans écarter le fait d’impliquer les citoyens à la réussite des lauréats… et ce sur le long terme ?
Alors, en interne et avec d’autres acteurs comme Zero Waste France (acteur clé d’une thématique que nous avions envie d’explorer), nous avons créé un appel à projets d’un nouveau genre : plus agile, plus collaboratif !
Ce mois-ci, le premier Challenge Zéro Déchet est donc lancé ! Voici ce qui le différencie, ses spécificités, comment nous avons choisis de répondre aux enjeux que nous avions perçu concernant les appels à projets.
1er atypisme : tous gagnants
La 1ère innovation de ce challenge c’est de faire en sorte que tous les projets soient “gagnants”. Comment ?
- Chaque candidat bénéficiera au moins de visibilité et d’une implication financière, soit en devenant investisseur dans le projet lauréat du prix financier, soit en bénéficiant de ce prix (voir le 2ème atypisme pour plus de détails).
- Nous laissons l’opportunité aux candidats de choisir les prix qui leur correspondent le mieux. Le but est de contribuer au développement des projets, là où ils en ont vraiment besoin et non pas “d’imposer” un prix. Chaque projet choisit donc le type de prix dont il a besoin entre accompagnement, financement et visibilité. De plus, les candidats peuvent sélectionner différents types de prix si leurs besoins sont multiples.
2ème atypisme : un prix financier contributif
Il faut bien le dire, un des leviers clefs pour les porteurs de projets c’est bien les fonds qui leur permettent de se lancer, de se déployer. Alors le prix financier est apparu dès le départ comme un enjeu important à traiter.
L’innovation financière de ce challenge réside donc dans la constitution du prix financier. Le prix financier est constitué de la somme des participations remises à l’inscription par chacun des candidats. Il s’agit d’un montant accessible à tous (50 € par candidature) mais qui, mis bout à bout, peut devenir un réel levier pour les lauréats. Ainsi, plus il y a de candidats, plus le prix financier est important ! Les entrepreneurs/ses sont ainsi incité(e)s à ce qu’il y ait le plus possible de leurs amis-projets dans la boucle. Cela peut faire “peur” à certains, car on pourrait se dire que plus il y a de projets, plus il y a de concurrents, mais ici ce n’est pas la logique.
D’une part, plus il y a de candidats, plus le prix financier sera important. Cela permettra de contribuer significativement au développement d’un projet ayant un réel impact en termes de réduction des déchets. Chaque nouveau candidat a donc intérêt à en motiver d’autres. D’autre part, concernant le risque de “concurrence” : soit mon besoin est clair et le prix adapté à mon besoin, alors je risque assez peu, soit ce n’est pas le cas, et je gagnerai quelque chose d’une autre façon. Comment ?
Avec cette première cagnotte constituée par les participations à l’inscription, l’idée est de pouvoir impliquer chacun des candidats dans la réussite du projet lauréat du prix financier. La clé de cette implication : les royalties ! Le prix financier n’est pas un don mais un investissement d’amorçage dans une future campagne de financement participatif sur WEDOGOOD.co. Ainsi, chaque candidat devient investisseur et directement impliqué à la réussite du projet lauréat. Il n’y a alors plus de perdant, chaque projet recevra ensuite les royalties du lauréat.
Et oui, car pourquoi s’arrêter à une cagnotte en don alors qu’on peut en faire un levier pour une implication plus large des différentes parties prenantes, ainsi que de la société civile !
Avec cette campagne, c’est l’occasion pour le lauréat de travailler sur sa communication, de mobiliser ses futurs clients ou usagers, de toucher le grand public et de l’impliquer dans le projet. Un vrai challenge pour mettre toutes les chances de réussite de son côté pour la suite ! Par ailleurs, il ne sera pas seul dans ce challenge car tous les candidats et partenaires seront déjà impliqués. Une chance d’autant plus grande pour faire une belle levée de fonds.
En somme : une véritable expérimentation collaborative
Le collaboratif et le contributif sont les clés de cette expérimentation ! Plus de quinze partenaires se sont engagés dans le Challenge Zéro Déchet, en offrant de nombreux prix pour le développement des futurs projets lauréats. Chacun participera à le sélection finale en choisissant les projets qu’il souhaite récompenser et avec qui ils souhaitent collaborer.
Alors, qui est prêt à jouer le jeu de la coopération ?
#PourUneSociétéZeroDechet #PourUneEconomieCollaborative
Pensez-y : la réussite de ce Challenge nous permettra de démontrer la pertinence de ce nouveau type d’appels à projets : plus agile, plus collaboratif… et peut-être de réitérer par la suite ?! Alors si vous aussi vous voulez collaborer et agir pour une société #ZeroDechet : partagez, relayez l’information autour de vous, le Challenge Zéro Déchet est lancé !
Article rédigé par Marlène Blaise.