QLAY : La révolution du financement immobilier
La difficulté d’accès au financement immobilier est un des facteurs de creusement des inégalités. Dans cette nouvelle interview de start-up, nous avons eu le grand plaisir d’échanger avec Sami Nait, co-fondateur de QLAY, une entreprise engagée qui innove dans ce domaine.
QLAY est une plateforme qui facilite l’accès au logement et à l’investissement locatif, grâce à la blockchain. Cela permet d’acquérir une fraction d’un bien immobilier (5%, 10%, 20%…), pour se loger ou investir.
C’est un moyen d’accéder au logement et à la propriété de manière progressive. Plus l’occupant acquiert les micro-immobiliers qui composent son logement et moins se loger lui coûte cher.
Sami nous explique l’origine du projet, ce qui l’a motivé à entreprendre, et donne des conseils à tous ceux et toutes celles qui envisagent de monter leur projet.
« Une solution de financement immobilier inclusif »
Est-ce le sujet du financement immobilier qui te porte dans QLAY ?
Je suis entrepreneur depuis plus de 6 ans et j’ai toujours eu beaucoup de difficultés à accéder à un nouveau logement. Comme la majorité des entrepreneurs, dès qu’il fallait passer par une agence pour un nouvel appart, ça ne passait jamais. Même si j’avais des revenus qui étaient corrects et stables, ce n’était pas ce qui était attendu.
Cela m’a donc encouragé à développer une solution pour faciliter l’accès au logement en zones tendues à destination des classes moyennes, pour se loger. Et c’est cela qui nous a poussés aussi avec QLAY à chercher une solution de financement immobilier inclusif pour ces mêmes populations.
Et qu’est-ce qui t’a amené à devenir entrepreneur ?
Au début, je cherchais juste un moyen de financer mes voyages, donc d’abord j’ai eu des jobs étudiants, un petit peu comme tout le monde. J’ai travaillé dans un cinéma, j’ai fait animateur, j’ai travaillé même à Roland Garros. Et, surtout, j’ai pris goût à l’indépendance financière !
Je me suis retrouvé par hasard à répondre à des appels d’offres dans le secteur du bâtiment et à les gagner, alors qu’au départ je ne connaissais pas du tout ce milieu… c’était fou comme expérience ! Quand j’ai ouvert mon cabinet de conseil la première prestation que j’ai proposée, c’était ça : proposer à des PME de pouvoir accéder à la commande publique.
« Il faut distinguer les actions d’impact directes et les actions d’impact indirectes«
Est-ce qu’il y a d’autres entreprises qui t’ont inspiré dans la création de ta propre entreprise ?
Elle ne m’a pas inspiré dans la création parce que je l’ai connue après, mais il y a une entreprise que j’aime bien : “C’est qui le patron”. Je l’aime bien pour sa simplicité, la recherche de valeurs partagées, le système de mise en relation entre les producteurs et les consommateurs, pour essayer d’aligner les intérêts de tous. Cela me parle beaucoup.
Et est-ce qu’il a des modèles qui, a contrario, ne te parlent pas ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de modèles qui prônent l’impact social, environnemental, les actions philanthropiques, sans pour autant les intégrer de manière intrinsèque à leur produit. Le greenwashing, le socialwashing… ce sont des choses que je n’apprécie pas du tout. Pour moi c’est important de distinguer les actions d’impact directes et les actions d’impact indirectes. Les deux ne se valorisent pas de la même manière.
Donc une entreprise à impact ce n’est pas juste une entreprise qui a une activité à impact mais une entreprise qui intègre l’impact au cœur même de sa structure, c’est ça ?
Clairement ! On ne peut plus jouer à la politique de l’autruche. Il faut pouvoir suivre ce dans quoi on met son argent ou son temps. Demander des reportings par exemple, dans le cas où on financerait un projet. Investir dans une société qui fait de bonnes choses, c’est bien. Mais il y a mieux, c’est l’investissement dans des projets, dans du tangible, dans du concret, parce que l’on peut vraiment faire émerger des KPI. Vouloir faire de l’impact, à tous les niveaux, en tant que consommateur, en tant qu’entreprise, à n’importe quel niveau, c’est rechercher les acteurs qui apportent le plus d’éléments concrets de réponse.
« On recherche des investisseurs qui souhaitent à travers leurs investissements avoir une influence positive sur la société«
Puisque tu parles d’impact investing et que chez WE DO GOOD on s’intéresse beaucoup à ce sujet, peux-tu nous dire comment vous avez construit votre parcours de financement ?
Avant de solliciter des financements extérieurs, on avait mis un point d’honneur à utiliser toutes les ressources qui nous étaient disponibles, surtout nos fonds personnels. On n’avait pas envie de lever pour lever, ce n’était pas le but. Il fallait d’abord que l’on avance et que l’on ait le maximum de certitudes sur notre projet.
Maintenant qu’on les a, nous sommes en cours de levée de fonds, avec l’objectif d’impliquer nos investisseurs en tant que partenaires. Chaque euro que l’on a dépensé jusqu’à maintenant, on l’a fait pour avoir un maximum d’impact. Avec les nouveaux investisseurs qu’on souhaite faire rentrer, on veut faire exactement la même chose.
Quel type d’investisseurs cherchez-vous ?
On recherche des investisseurs qui souhaitent à travers leurs investissements avoir une influence positive sur la société. Ça c’est la base, c’est notre référentiel de discussion.
Pour nous, un investisseur ce n’est pas un pourvoyeur de capital, c’est surtout un partenaire, ça c’est très important. D’ailleurs, j’aime bien le mot anglais « partner » qui intègre bien cette idée d’apport de compétences et d’expérience.
« Le temps et l’énergie des fondateurs ont une vraie valeur économique«
Aujourd’hui, avec ton retour d’expérience, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui envisage d’entreprendre ?
De la détermination, pour aller au bout de son projet ! On peut être le plus intelligent ou la plus intelligente du monde, avoir le meilleur projet du monde… si on n’a pas le cœur pour y aller, on va nulle part.
Et sur le sujet du financement, si tu avais un conseil à donner ?
Je vais sûrement paraître encore un peu rebelle mais il ne faut pas penser que se faire financer c’est devoir accepter un échange déséquilibré en faveur de l’investisseur. La startup, elle aussi, ses fondateurs, ils apportent du temps, de l’énergie et cela a une vraie valeur économique.
Donc, soit on arrive à s’apporter mutuellement et c’est super, soit on ne bosse pas ensemble. Il faut essayer qu’il y ait un réel équilibre entre ce que l’on demande, ce qu’ils souhaitent, et ce que chacun peut apporter à l’autre.
Merci encore à Sami d’avoir pris le temps d’échanger avec nous ! N’hésitez pas à découvrir les autres témoignages de start-up dans ce blog.
Et si vous vous aussi vous posez des questions, vous pouvez aussi télécharger le livre blanc sur le financement de l’amorçage et des entreprises innovantes, que nous avons publié avec la plateforme de notation Estimeo.