Demain, le numérique sera vert, ou ne sera pas !

C’est autour de ce message certes provocateur mais clair sur l’importance des enjeux liés à la consommation énergétique du web et du green IT que Le Green Lab Center et WE DO GOOD se sont associés et ont invité différents acteurs du numérique à s’exprimer sur le sujet.
C’était le 1er mars dernier au Hub Créatic à Nantes, retour sur cet événement.

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Les chiffres sont très parlants : « si Internet était un pays il serait le 5ème consommateur mondial d’électricité »1. Et, si nous n’agissons pas, « Internet consommera autant d’énergie dans 25 ans que la Terre entière en 2008″2 !

Alors, comment les acteurs du numérique préparent-ils la transition ? Le Green Lab Center est un des acteurs précurseurs sur ce sujet : il accompagne et met en relation des porteurs de projets green IT, porte des projets de recherche, des outils, comme le Greenspector et le Web energy archive, ainsi que le futur label green IT. Ce label, qui permettra d’identifier les sites web ayant fait des efforts en termes de consommation énergétique, est d’ores et déjà soutenu par l’Afnor pour un déploiement national, voire international.

Pour Thierry Leboucq, président de cette association, il s’agit d’un vrai enjeu pour les différents acteurs du numérique car les acheteurs seront de plus en plus sensibilisés et nous pouvons imaginer, dans un futur proche, des critères de consommation énergétique dans les appels d’offres publics concernant le développement d’outils web. Il s’agit à la fois d’un enjeu environnemental mais aussi économique. La formation et le développement de compétences dans ce domaine sont donc indispensables. Pour cela, le Green Lab Center organise tous les ans le Green Code Lab Challenge, un challenge international qui rassemble plus de 500 développeurs, des étudiants et aussi des professionnels, pendant 48h.

« Dès qu’on va sur Facebook, on chauffe les oiseaux »

Louise Vialard, qui porte Les Villes Concrètes, un projet qui vise à repositionner le numérique au coeur des territoires, a par ailleurs mis en évidence la question de la consommation énergétique liée à la manutention des serveurs d’hébergement. Car, pour 1kw dépensé pour le fonctionnement du serveur, 1 kw doit être dépensé pour le refroidir. Un chiffre qui donne froid dans le dos !

Pourquoi pas imaginer une ville numérique basée sur un chauffage connecté ? Des start-up travaillent déjà sur ce sujet en France, notamment pour le chauffage de l’eau chaude sanitaire des immeubles collectifs. Mais le modèle économique reste difficile à trouver étant donné qu’il faut convaincre deux clients très différents : celui qui cherche à se chauffer et celui qui cherche à stocker des données.

Louise admet n’avoir pas encore trouvé la bonne réponse pour la suite. Selon cette architecte au parcours atypique, il faudrait surtout traiter le sujet comme une pensée de territoire plutôt qu’un produit de start-up. Les questions qu’il faut se poser étant : est-ce qu’internet est un bien commun ? Et à qui doivent appartenir les serveurs ? Pourquoi pas des villes connectées qui récupèrent la chaleur de leurs propres serveurs ?

Réduire la consommation d’un site, un jeu d’enfant ?

Pablo et Loris proposent, quant à eux, une autre solution plus préventive et réalisable à court terme. Avec Wouep!, « l’agence web éco-responsable », ils essayent de démontrer à leurs clients que c’est possible d’optimiser un site, de le rendre plus ergonomique, tout en réduisant sa consommation. « Car aujourd’hui il y a encore beaucoup de pédagogie à faire à ce sujet ! ». La levée de fonds chez WEDOGOOD.co était justement une opportunité pour Wouep! de communiquer sur les enjeux et de faire de la pédagogie.

En faisant des efforts sur sa manière de coder, en appliquant un certain nombre de bonnes pratiques, à la fois sur le développement et sur l’interface, car réduire un scénario utilisateur d’un clic permet aussi de faire des économies, c’est possible d’aller assez loin ! En termes de consommation énergétique et aussi de performance, car un site web éco-conçu est par nature plus performant. Et cela est un enjeu pour n’importe quel propriétaire de site web : « avec une page web qui met plus de 3 secondes on perd 57% des utilisateurs et sur ces 57%, 80% ne reviendront jamais sur le site »3.

Ils attendent désormais avec impatience le label du Green Lab Center, qui va permettre de valoriser leur travail.

« Les start-up du numérique doivent s’y mettre dès maintenant »

Pourquoi chez WE DO GOOD nous intéressons-nous au sujet du green IT ? Parce que nous posons la question de l’impact à chaque projet que nous accompagnons. Et, en tant que start-up du numérique, si nous nous posons la question de notre propre impact, celui généré par notre plateforme est évident. Et cela nous étonne toujours qu’on parle d’Internet comme un outil à faible impact car « on est sur du dématérialisé » !

Nous défendons donc que les start-up du numérique doivent s’emparer de ce sujet et nous sommes prêts à être parmi les précurseurs ! Notre super-développeur Emilien a participé au dernier Green Code Lab Challenge et a pu apprendre avec des spécialistes du green IT. Il témoigne d’ailleurs en vidéo de ses ambitions pour l’avenir de la plateforme WEDOGOOD.co :

Afin de pouvoir s’y mettre dès maintenant, comme nous le recommandons, nous avons lancé notre propre campagne de royalty crowdfunding, en cours pour quelques jours encore seulement. Un de nos axes est l’amélioration de la plateforme et le passage au Green IT !

1 – « Internet : la pollution cachée », de Coline Tison et Laurent Lichtenstein, de Camicas Productions, avec France Télévision, 2014, 52 min.
2 – « Éco-conception web, les 100 bonnes pratiques », de Frédéric Bordage avec la contribution de Stéphane Bordage; Jérémy Chatard et Oliver Philippot. Éditions Eyrolles, 2012.
3 – Source.

 

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