Startup dans le hardware : comment se financer ?
Dans la suite de nos précédents retours d’expérience d’entrepreneurs concernant leur parcours de financement, nous avons eu le plaisir d’interviewer Sami, fondateur de SMT Performances, une startup dans le hardware. Il nous a raconté son parcours en tant entrepreneur et sa vision du financement ce type d’entreprises.
Grand fan de moto, Sami est ingénieur de formation et a créé SMT Performances en 2016. À la suite d’une expérience sur circuit, il se rend compte que chaque motard n’a pas des informations importantes concernant sa moto. En cause : le boîtier d’acquisition de données est réservé, alors, aux professionnels. En créant son entreprise, son ambition a été donc de rendre accessible au grand-public cet outil avec un produit beau, ergonomique et facile à utiliser. Toujours le même credo : « permettre aux motards de rouler toujours plus vite (sur piste) et toujours plus en sécurité (sur route) ».
Comment as-tu réussi à financer ton activité au départ ?
« Je venais de terminer mes études d’ingénieur et j’avais fait de l’alternance, ce qui m’a beaucoup servi pour ce projet. En effet, je pouvais bénéficier des aides de Pôle Emploi. Comme pour beaucoup de start-up, Pôle Emploi a donc joué un rôle majeur pour le lancement du projet. Par ailleurs, j’ai intégré le réseau PEPITE. C’est ce qui m’a permis d’obtenir le statut d’étudiant entrepreneur et de contracter un prêt étudiant à hauteur de 50 000 €. Cela m’a clairement servi à lancer l’activité. »
Créer une startup dans le hardware : des difficultés particulières ?
« En bon ingénieur que je suis, je suis arrivé avec un produit tout fait. Mais je me suis rapidement rendu compte que, dans le monde des start-up, ça ne marche pas comme ça, le produit doit être conçu à partir des retours des utilisateurs. Nous avons donc décidé de faire des études et d’aller à la rencontre des utilisateurs, notamment recueillir des témoignages. Cette grosse phase nous a pris un an, où on allait voir les motards pour leur faire tester le produit. Puis, on changeait et on l’améliorait.
Le deuxième challenge auquel on a fait face, c’était l’industrialisation. C’est-à-dire passer d’un prototype fabriqué sur un bureau à un produit industriel fabricable à grande échelle. C’est une étape-clé pour une start-up dans le hardware, comme nous, parce que ça prend beaucoup de temps.
Ce n’est qu’un an plus tard que nous avons une chaîne de production prête à être utilisée à grande échelle. C’est vraiment l’industrialisation qui nous a coûté le plus d’argent. Lorsque je produis 2 cartes, cela me coûte plusieurs centaines d’euros. Vu que l’on vend derrière 299 € la pièce, il n’y a qu’en faisant du volume que l’on s’en sort. »
Une levée de fonds, est-ce d’actualité pour toi ?
« Oui, je vais lever des fonds. Ça fait plusieurs mois que je discute avec un industriel qui va vraiment nous permettre d’aller à un niveau supérieur. J’ai recruté 3 personnes pour venir m’épauler et pour que l’on avance ensemble dans ce projet. En plus de cela, le point important sur lequel cette levée de fonds va pouvoir nous faire avancer, ce sont les stocks. Comme je te l’ai dit, on ne peut pas faire fabriquer au fur et à mesure, 2 par 2 ou 20 par 20. Cela nous coûterait trop cher. »
Comment envisages-tu la suite ?
« Les grandes évolutions qui vont arriver, ça sera la distribution 24h, c’est une grosse étape, dans la commercialisation pure. Après, il y a le projet Vision, un nouveau produit que nous développons, c’est un anticipateur de risques afin de permettre au motard d’être assuré sur la route. À la suite de cela, on veut aussi améliorer notre produit existant, Pégase. Notamment grâce à l’arrivée du système GPS Galiléo qui va nous permettre d’obtenir une précision au centimètre près.
Le vrai enjeu pour nous, comme pour toute startup dans le hardware, ça va être de ne pas se planter, comme certains ont pu le faire. On n’a pas le droit à l’erreur, une erreur dans le hardware peut coûter une fortune. Ce qui n’est pas gérable pour une jeune entreprise. »
Nous remercions grandement Sami pour son retour d’expérience du financement d’amorçage d’une startup dans le hardware. Si cette interview vous a plu, nous vous invitons grandement à venir découvrir les autres retours d’expérience sur le financement d’amorçage.