Un an de télétravail : retour d’expérience
Déjà un an. Le temps file.
Peu avant que le premier confinement ne commence, nous sommes tous passés au télétravail. Nous avions la chance d’être habitués aux outils numériques collaboratifs, le passage s’est fait en douceur. Lorsque le premier confinement s’est arrêté, nos locaux du moment fermaient. Nous avons choisi de ne pas reprendre de locaux immédiatement, en attendant que la situation ne se stabilise. Cela fait maintenant 1 an que nous sommes tous en “full remote”, pour reprendre le terme à la mode. Il est temps de faire un petit bilan et de partager notre retour d’expérience vis à vis du télétravail.
Adaptation au télétravail
Nous étions déjà très consommateurs d’outils collaboratifs comme Slack, Asana, Hubspot et des outils Google. Nous avons donc continué à les utiliser. Et nos méthodes de travail n’ont pas énormément évolué. Nous avions la chance d’être prêts à ce niveau-là, et d’être déjà assez souples sur le télétravail. La transition a été plutôt douce.
De même, nous étions déjà habitués au fait que chaque nouvelle personne qui nous rejoint soit munie d’un ordinateur personnel. Cela n’a donc pas posé de soucis non plus.
En revanche, les longues sessions de réflexion en équipe à distance sont plus compliquées à mener. Les outils de visioconférence fonctionnent bien, mais la “Zoom fatigue” commence à être reconnue. Nous n’y échappons pas. Il est plus compliqué de se dégourdir les jambes ou de faire une pause café. Et plus facile de se déconcentrer du temps de réflexion.
Certaines personnes de l’équipe ont notamment choisi de se bloquer des demi-journées pour éviter les réunions pendant ces créneaux. Cela limite les distractions et maximise leur concentration.
Nous avons toujours été souples sur les horaires, tout en veillant à garder une plage commune en milieu de journée. A distance, nous avons choisi d’instaurer un petit rituel chaque matin : à 10h, nous nous retrouvons pour ce que nous avons nommé “Stand-up”. Mais celui-ci n’a rien à voir avec les “Stand-up meeting” popularisés par les méthodes Agile. Nous prenons simplement le temps de connaître la forme de chacun(e), ses occupations personnelles du moment, ses occupations professionnelles du jour, et éventuellement si nous avons besoin de parler d’un sujet en particulier.
Modifications de l’équipe
Finalement, l’absence de bureaux a eu deux effets positifs inattendus sur notre travail !
D’une part, avec les économies faites, Héloïse a pu nous rejoindre en CDI et continuer son super travail de refonte de l’univers graphique et d’expérience utilisateur.
D’autre part, cela nous a permis de nous ouvrir à des profils qui n’auraient pas pu nous rejoindre autrement (ou qui auraient dû emménager près de nous) : à Nice, à Toulouse et même en Belgique.
La vie d’équipe en ligne
S’adapter sur les tâches de travail de tous les jours, c’est super. Mais nous sommes convaincus qu’une partie du travail se fait autour de la machine à café. Et comment remplacer la machine à café quand on est à distance ?
Nous avons assez vite créé un canal spécifique sur Slack permettant de discuter de tout sauf de travail. Chacun(e) est libre de poser une question ou de proposer un challenge, et chacun(e) est libre de participer, selon ses idées, son envie ou son temps disponible. Par exemple, les 3 dernières thématiques étaient : un conseil d’œuvre féministe à découvrir, un envoi de compliments collectifs, et une invention de charade à trouver.
Nous avons aussi pris l’habitude de nous retrouver le mercredi après-midi, vers 17h, pour faire un « goûter-jeu ». Nous sommes donc consommateurs réguliers des jeux en ligne sur Skribbl, Board Game Arena, Code Names, Gartic phone, … Une fois de plus, libre à chacun(e) de participer selon ses disponibilités.
Enfin, nous avons aussi des activités au long cours. Nous avons participé au challenge Ma Petite Planète, et réussi collectivement à finir dans le top 20 national. Et certaines personnes de l’équipe inventent même des jeux qui se déroulent sur plusieurs jours.
Et la vie d’équipe réelle ?
L’adaptation au télétravail n’est pas forcément naturelle pour des gens qui se connaissent déjà et l’intégration de nouvelles personnes n’est pas plus facile. Comment créer des liens avec des collègues quand on ne les croise jamais et que nos discussions ont essentiellement lieu sur Slack ? Notre processus d’intégration est bien cadré pour ce qui concerne le professionnel. Mais pour le personnel, c’est plus difficile à structurer. Nous avons instauré des points de discussion obligatoires avec chaque personne de l’équipe dès que quelqu’un arrive. Cela ne suffit pas à créer des liens de plus long terme, mais nous essayons d’y travailler avec les activités ci-dessus.
Nous avons tout de même réussi à nous croiser quelques fois : un pique-nique, un goûter, du co-working chez quelqu’un, ou dans des espaces dédiés… en limitant à chaque fois le nombre de participants. Nous aimerions que cela soit plus régulier, mais nous faisons notre part pour encourager le télétravail en continu.
Adaptation personnelle
Certaines personnes de l’équipe ont la chance d’être équipées d’une pièce spécifique pour le bureau. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est enfoncer une porte ouverte que de dire que passer 7 heures par jour sur un canapé, ce n’est pas hyper confortable. C’est un inconvénient qu’il est difficile de pallier.
De même, les personnes qui partagent un logement, dont la place est restreinte, et qui ne sont pas les seules à télétravailler, doivent bien s’accorder. Donc en venir parfois à travailler en parallèle d’une autre visioconférence, voire dans son lit !
Ceci dit, le télétravail généralisé offre une compensation inédite : chacun peut travailler d’un peu où il veut. Cela peut libérer pour aller travailler une semaine chez des amis, dans la famille, ou en location de vacances, d’à peu près n’importe quel endroit où il est possible d’aller ces temps-ci. Cela n’est pas généralisé, mais cela rend plus souple le quotidien de chacun(e). Mais nous ne sommes pas encore devenus des Digital Nomads pour autant.
Quant aux personnes qui ont des enfants, le premier confinement a pu être un peu dur, voire rendre le travail infaisable. Par la suite, le rythme est plus souple, le télétravail permettant aussi aux parents de ne pas cumuler les trajets jusqu’au travail avec ceux de l’école.
Et pour la suite ?
Nous sommes bien conscients d’avoir de la chance de pouvoir adapter notre travail comme nous l’avons fait. La chance aussi de ne pas subir de plein fouet cette crise qui touche tant d’autres personnes, professions et secteurs.
Nous ne prévoyons pas encore de reprendre des locaux à court terme, mais nous espérons bien que cela sera le cas à un moment donné. Nous nous en sortons, mais nous nous manquons.
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