Royalty crowdfunding : vers une convergence avec l’impact investing

Alors que la finance sous forme de royalties est historiquement liée à l’exploitation des ressources naturelles, et notamment des énergies fossiles, avec le royalty crowdfunding elle pourrait aujourd’hui servir à générer des impacts positifs !

Traduction d’un article de Michael North, de Pacific Royalties, sur la base des travaux d’Arthur Lipper : « Impact Investing and Revenue Royalties: A natural convergence for investors ».

Note sur la traduction :

Dans cette traduction, nous avons parfois conservé des termes anglophones usités en Français :

  • Impact Investing / impact investment ou “investissement d’impact”, qui se distingue de l’Investissement Socialement Responsable (ISR) : « On distingue l’impact investing de l’ISR, qui cherche généralement à minimiser l’impact négatif des entreprises plutôt que de chercher à créer un impact positif dans le domaine social ou environnemental », expliquent les auteurs de l’étude de JP Morgan sur l’impact investing (2012).
  • Royalties / royalty crowdfunding : redevance.

Impact Investing et Royalties sur le Chiffre d’Affaires : une convergence naturelle pour les investisseurs

Deux champs grandissants dans l’investissement en capital se préparent à converger : l’impact investing et les royalties sur le chiffre d’affaires.

Avec l’ISR, les investisseurs cherchent à connecter directement leurs valeurs à leurs engagements financiers – en optimisant d’abord le retour sur investissement à terme, puis en s’assurant que le capital investi engendre des bénéfices mesurables pour la société.

 

L’impact investing est une nouvelle philosophie d’investissement sur laquelle compter.

Avec l’investissement en royalties dans des entreprises privées, les investisseurs cherchent à maximiser leur retour sur investissement courant et à avoir une bonne liquidité en misant sur un pourcentage du chiffre d’affaires brut, plutôt que sur du capital ou de la dette.

 

Les royalties sont une nouvelle classe d’actifs sur laquelle compter.

La nouvelle classe d’actifs des royalties convient bien aux objectifs de la nouvelle philosophie d’investissement qu’est l’impact investing, pour trois raisons principales :

1. Avec les royalties, un investisseur ne cherche pas à influencer le management via ses droits actionnariaux. Les managers, qui ont l’expérience – vérifiée par les investisseurs en amont – pour mettre intégralement en application leur plan d’affaires, conservent une totale indépendance pour prendre des décisions stratégiques, rapides et de long terme, en recherchant des conseils quand ils en ont besoin. Cela convient clairement aux besoins d’une entreprise concernée par l’impact investing, qui est fortement motivée par un ensemble d’idées et de principes orientés vers le bien commun, où le management a besoin d’être libre pour suivre ces objectifs sans encombre et sans délai.

2. Avec les royalties, une entreprise n’abandonne pas son précieux capital en échange d’un financement de sa croissance, et ne gaspille pas un temps précieux à planifier et anticiper continuellement les conditions de son prochain tour de table. Les manageurs de l’entreprise restent totalement incités à maximiser le rendement de leurs investisseurs pour être en mesure de répondre à la question sur laquelle la réponse est la plus évidente : les chiffres affichés sur la première ligne du compte de résultat sont-ils en croissance comme annoncé dans le prévisionnel ?

Quand les managers conservent leur capital, leur engagement est continuellement renforcé, car leur motivation naturelle et première – augmenter la valeur de leurs actifs – est parfaitement alignée avec les motivations des investisseurs en royalties. Cet alignement des intérêts permet d’assurer à toutes les parties prenantes que leurs objectifs d’impact investment seront atteints.

3. D’un côté, de nombreuses entreprises qui apportent des impacts sociétaux positifs sont confrontées au difficile défi de lever des fonds via les méthodes actuelles habituelles – capital, dette, ou une combinaison des deux. De l’autre, posséder une minorité des parts dans une entreprise privée ne permet pas une bonne liquidité pour les investisseurs minoritaires, et peu de contrôle sur leur investissement.

Pour les détenteurs de capital minoritaires, la liquidité peut advenir un jour, au moment d’une fusion, d’une acquisition ou d’une entrée en bourse mais, cet évènement permettant la sortie, peut se produire des années plus tard. Pour les entreprises “à impact”, il y a peu de possibilités d’obtenir des conditions raisonnables sur un prêt sans accepter un taux d’intérêt élevé, des pénalités liées à la performance et des contraintes de gestion. Or de nombreuses entreprises à impact positif ne sont pas en mesure de choisir de ne pas se soumettre à la surveillance d’une banque sur leurs activités orientées vers un impact positif.

Les royalties, qui sont beaucoup plus simples à analyser, évitent le conflit entre le management et les investisseurs sur la valorisation, apportent une liquidité au fur et à mesure aux investisseurs grâce à la perception de revenus trimestriels, et n’engendrent pas de dette ou de contraintes de gestion pour l’entreprise. Cette nouvelle classe d’actifs rendra possible pour beaucoup plus d’entreprises à impact positif d’obtenir un financement de leur croissance, des entreprises qui autrement auraient été perpétuellement laissées de côté, condamnées à regarder les marchés de capitaux sans pouvoir y participer et croître.

 

Pour ces raisons et d’autres, dérivées de ces trois considérations primaires, les royalties sur le chiffre d’affaires et l’impact investing s’accordent naturellement : chacun permettra à l’autre d’atteindre ses principaux objectifs.

Commentaire des traducteurs :

Partie 2 : Par ailleurs, le développement des royalties pourra entraîner le besoin de création d’un marché secondaire pour permettre aux investisseurs qui le souhaiteront de défaire leur engagement de manière anticipée. Sur ce type de marché, assimilable à la bourse, l’échange de flux de royalties en lieu et place de parts de capital présente aussi l’avantage de prévenir toute tentative de prise de contrôle. Mais cela nécessitera pour les investisseurs de passer à une vision de l’épargne/investissement plus en tant que flux et moins en tant qu’immobilisation.

Partie 3 : on pense naturellement en France aux sociétés coopératives, obligées de créer leurs propres systèmes de financement au sein de leurs fédérations pour avoir accès à du capital développement.

Pour en savoir plus :

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