Les royalties pour financer l’économie réelle

Depuis 2015, nous développons chez WE DO GOOD un modèle de financement et d’investissement en royalties. Notre objectif est de reconnecter la finance à la réalité des entreprises et des territoires.

Investir en royalties c’est un moyen accessible, transparent et non-spéculatif de soutenir des projets concrets. Chaque euro investi donne droit à un pourcentage des revenus générés par le projet. Un moyen d’intéresser financièrement les citoyens et les citoyennes au développement des entreprises de demain. A l’occasion du 100ème projet financé, c’est l’occasion de faire un petit bilan !

La revenue based finance : un modèle qui se développe dans le monde

Le Revenue Based Finance (RBF) ou “financement en échange de royalties” consiste à financer une entreprise qui verse, en contrepartie, un pourcentage de son chiffre d’affaires à ses financeurs. Il s’agit d’un modèle en plein essor, notamment aux Etats-Unis :

Cartographie royalties - RBF

En France, il s’agit d’un modèle moins connu mais qui prend de l’ampleur sur le segment de l’investissement participatif. Selon le baromètre annuel de Financement Participatif France, en 2019 elle représentait déjà 25,6 % du nombre de projets financés (contre 15 % en 2018). 1 projet sur 4 en investissement participatif est financé par ce modèle sur des plateformes comme WE DO GOOD ou Vendée’Up. 

Les royalties pour faire effet de levier auprès des jeunes entreprises, même en temps de crise

Les 100 projets financés sur la plateforme viennent de secteurs d’activité très variés. Les royalties s’adaptent particulièrement à la phase d’amorçage. Elles permettent d’augmenter les fonds propres dont les entrepreneurs ont besoin pour aller chercher d’autres financements. Cela est couramment appelé “effet de levier”. 24 entreprises financées ont bénéficié de cet effet de levier après leur levée de fonds, pour un financement supplémentaire de 3 786 000 €.

Nos principaux indicateurs

  • Jusqu’au dernier bilan fin 2019, nous avons comptabilisé 67 nouveaux emplois créés par les entreprises financées. 
  • Ces entreprises ont généré plus de 8 M€ de chiffre d’affaires depuis leur financement. En moyenne, elles sont engagées à reverser 2,5 % de leur chiffre d’affaires à leurs investisseurs. Le taux de rendement annuel visé est en moyenne de 16 %. 
  • Taux de défaut : à ce jour, 8 ont arrêté leur activité (soit 8 %). Sur ces investissements, la perte n’est pas totale grâce au schéma des royalties, contrairement à un investissement en capital. En effet, la majorité de ces 8 entreprises ont arrêté leur activité après avoir déjà commencé à verser des royalties à leurs investisseurs. Ce qui explique une perte moyenne de 53,58 % sur leurs projets arrêtés avant la fin de leur contrat, et non 100% dans le cas d’un investissement classique en capital.

Dans un but de transparence, tous nos indicateurs sont publics et mis à jour trimestriellement sur notre page statistiques.

Les royalties et l’effet COVID

Pendant le confinement lié à la crise sanitaire, les investissements en royalties n’ont pas eu de baisse très significative du fait de la particularité du profil des investisseurs. Ceux-ci sont essentiellement des particuliers cherchant à soutenir des projets qui leur parlent. Une partie fait partie de la love money (famille, amis) des projets financés.

Nombre d'investissements par jour premier semestre 2020

À noter que le financement en royalties et le financement en capital sont complémentaires. Les royalties interviennent souvent en amont de la commercialisation, pour des levées de fonds de 50 K€ en moyenne. Cela permet de faire effet levier et de valider les indicateurs nécessaires pour une levée de fonds ultérieure, en capital. 

Illustrations concrètes du cycle royalties puis capital

  • L’entreprise Naoden, par exemple, a levé 90 000 € en royalties avec WE DO GOOD à la création et 2 ans plus tard 750 K€ en capital, dont 250 K€ sur WISEED. 
  • C’est également le cas pour Toutilo : 52 K€ levés en royalties avec WE DO GOOD, suivis de 653 K€ en capital avec Lita, un an plus tard.

Les royalties, un modèle éthique

Étant un moyen d’investissement non-spéculatif et basé sur un indicateur sain et transparent, le chiffre d’affaires, les royalties permettent de développer une finance plus éthique. 

C’est pour cela que WE DO GOOD est la première plateforme d’investissement participatif a avoir obtenu la certification internationale B Corp. Le mouvement B Corp est une communauté d’entreprises pionnières dans plus de 60 pays qui veulent réconcilier but lucratif et mission au service de l’intérêt général.

Chaque projet en levée de fonds sur la plateforme doit analyser en amont ses impacts. Parmi les projets financés sur WE DO GOOD, jusqu’au 31/12/2019 :

  • 84 ont un impact économique
  • 33 un impact social  
  • 39 un impact environnemental

Ce modèle plus équitable et accessible permet par ailleurs de démocratiser l’investissement car le ticket minimum est de 10 € :

  • La majorité des 5 000 investisseurs et investisseures sur WE DO GOOD n’avaient jamais investi dans une entreprise avant leur investissement, ni n’avaient eu recours à des plateformes de crowdlending.
  • 41 % des personnes ayant investi dans un projet sont par ailleurs des femmes. Elles investissent des montants qui restent inférieurs à ceux investis par les hommes, mais qui représentent des sommes non négligeables : 483 € en moyenne par projet, contre 1 002 €.

Cette communauté atypique d’investisseurs, permet également d’augmenter la diversité des projets financés. En Europe, selon l’étude “Women in the Digital Age” réalisée par la Commission Européenne, uniquement 16,1 % des entreprises avec au moins une fondatrice ont réussi à se financer via du venture capital.  Chez WE DO GOOD, 24 % des projets financés depuis 2015 sont portés des femmes. Ces projets totalisent un financement de 951 000 €, soit 26 % des fonds levés pour l’ensemble des projets.

Un modèle qui favorise la passage à l’action

La finance alternative, et notamment les levées de fonds en royalties, semblent être donc un moyen pertinent pour palier au sous-financement de l’entrepreneuriat féminin.

Cela pourrait notamment s’expliquer par le potentiel de démocratisation de l’investissement. Les acteurs de la finance alternative sont dans une démarche de pédagogie sur l’accessibilité de l’investissement à tous et à toutes, ce qui peut avoir un impact sur le passage à l’acte par des néophytes. Nous travaillons sur cet axe avec des structures engagées comme OwnYourCash, qui forme des femmes à l’investissement.

Ce n’est sûrement pas LA solution, mais la pédagogie sur l’investissement dans un but de démocratisation représente un levier intéressant pour plus de mixité et de diversité dans les levées de fonds. 

Le financement en royalties permet également la création d’un lien fort entre investisseur-e-s et entrepreneur-e-s. En effet, les versements trimestriels de royalties permettent de maintenir le lien et de suivre les avancées du projet régulièrement. Les investisseur-e-s deviennent une véritable communauté de soutien directement intéressée à la réussite du projet.

L’impact positif est donc démultiplié ! Plus le projet réussit, plus tout l’écosystème en bénéficie : le porteur de projet, ses investisseurs, et même ses fournisseurs et partenaires, qui sont la plupart du temps locaux et eux aussi engagés. 

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