Financer son entreprise l’été, c’est compliqué

Financer son entreprise l’été ce n’est pas évident, alors comment faire ? Retour d’expérience de Romain Gouzerh, co-fondateur de Abradebarras.

Depuis septembre, nous sommes accélérés par Novapuls avec plein d’autres start-up innovantes. L’occasion rêvée pour partager l’expérience de création d’entreprise et de financement avec nos nouveaux colocataires ! Aujourd’hui, rencontre avec Romain Gouzerh, qui nous raconte son rapport au financement et nous donne ses astuces pour créer son entreprise. La première ? Il faut éviter de créer son entreprise et de chercher des financements en période estivale.

À l’origine d’Abradebarras, il y a Thomas Le Hébel, il commence à La Baule en récupérant des livres et en les revendant en ligne. Puis les demandes de ses clients se multiplient : en plus de leurs livres, ils veulent parfois se débarrasser de meubles plus encombrants. En parallèle de ses activités sur internet, il ouvre donc une brocante. Entre temps, il intègre la promo de Maia Mater à Nantes. Au sein de l’accélérateur, il fait la rencontre de Romain, qui est développeur. Ils réunissent rapidement leurs compétences et leur bonne humeur pour créer Abradebarras !

Abradeba-quoi ? Abradebarras, c’est donc une start-up qui permet aux particuliers et aux professionnels de se débarrasser de leurs encombrants facilement. En un clic, vous commandez le débarras, et hop leur équipe vient chercher ce dont vous ne voulez plus. Vous vous demandez ce que votre super canapé va devenir ? Pas de panique, les objets sont recyclés, certains seront par exemple valorisés via leur boutique en ligne « La belle commode ». Stay tuned, le site arrive très bientôt !

Financer son entreprise l'été : le retour d'expérience d'AbradebarrasRomain Gouzerh (gauche) et Thomas Le Hébel (droite), les co-fondateurs.

Comment avez-vous fait pour construire votre plan de financement ?

Au départ, on a commencé par faire un tableau très (trop !) détaillé de nos besoins, ce n’était pas évident. On s’est rendu compte que mettre en place son plan de financement était long et ce n’était pas notre domaine. Nous avons donc fait appel à des personnes extérieures, comme des chefs d’entreprises nantais, qui pour certains sont devenus nos mentors, ainsi qu’aux compétences d’un directeur administratif et financier qui nous a bien aidés. Et enfin à notre comptable qui nous a accompagnés pour réaliser notre prévisionnel.

Comment vous êtes-vous financés au départ ?

Nous avons fait un peu de love money au début, du côté de Thomas. Mais c’est assez délicat de demander de l’argent à ses proches, surtout quand on est jeunes et que l’on a un réseau dans l’entrepreneuriat. Tout le monde se lance et a besoins de fonds.

Nous nous sommes ensuite rapprochés d’Initiative Nantes, avec une demande de prêt d’honneur qui a été acceptée. Nous envisageons de demander un PTI (premier pas Territoires d’Innovation).

En général, on peut avoir des a priori négatifs sur le soutien des banques vis-à-vis des start-up. Quelle a été votre relation avec les banques ?

Elle a été bonne ! On est allés voir le CIC au pôle innovation et start-up, ils nous ont fait confiance directement… Ce n’était pas évident car on s’est lancé dans nos démarches en juin. La problématique était que le prêt bancaire était en partie conditionné au prêt d’honneur, et vice-versa ! Le temps a paru long car on était en plein été, période au ralenti pour toutes les démarches administratives. Finalement, nous avons été très bien accompagné par notre conseiller. Il connaît bien les problématiques des start-up et les dispositifs d’accompagnement existants, il nous a bien aiguillés et nous a fait confiance directement. Début septembre, tout s’est débloqué en même temps : au final, on a obtenu un prêt bancaire non négligeable ! En parallèle, Initiative Nantes nous a aussi fait confiance.

Mais l’entrepreneuriat ce n’est pas que des joies… Avez-vous aussi un moment difficile dans le lancement de l’entreprise à partager ?

Oui, c’était cet été. Nous sommes passés dans un article sur Ouest France et s’en est suivi un pic d’activité. On était « tous feux tout flamme » ! Tout cela est arrivé en pleine création d’entreprise et en gérant le déménagement de l’entrepôt de La Baule à Nantes : c’était intense !

Pour gérer ce rush, on a fait une première embauche, Arnaud, à mi-temps dans la gestion de la préparation des commandes. Il était ancien client de la brocante, le courant est vite passé ! Il est important de s’entourer des bonnes personnes pour avancer. Mais il ne faut pas forcément qu’elles soient dans le business. Avoir des avis extérieurs et désintéressés est très important ! Aujourd’hui, Arnaud est à 35h, ça a vraiment été important d’embaucher pour se débloquer du temps sur d’autres sujets.  Quand il n’est plus possible de tout faire, il faut savoir déléguer.

En résumé, il y a eu beaucoup de moments de débrouille. En même temps, on n’avait pas vraiment le choix, il fallait trouver des solutions pour avancer. Et nous ne pouvions pas refuser des clients.

Vos conseils pour une start-up qui se lance ?

La première chose : ne lancez jamais votre entreprise en été ! Tout prend plus de temps et votre interlocuteur ne connaîtra pas forcément votre dossier. Le deuxième conseil serait de s’entourer des bonnes personnes : qu’elles soient compétentes et désintéressées. Enfin, il faut profiter de tous les dispositifs d’accompagnement et repousser le bancaire le plus possible. Car le banquier doit vraiment comprendre la problématique de l’entreprise, il doit presque être considéré comme un collaborateur.

Pour faire le parallèle avec la deuxième lunch boss où l’on a rencontré Marc-Antoine de Energie Perspective qui disait que la gestion de sa boîte était personnalisée, tu dirais que Abradebarras est personnalisée par vous deux ?

Non, je crois qu’il y a toujours une personne qui représente le projet, en l’occurrence Thomas. C’est l’image de l’entreprise. Moi je suis là plutôt dans la partie technique. Thomas est davantage visible face aux clients.

Partagez-vous sa vision sur le fait d’accepter une possible divergence entre les objectifs ambitieux de l’entreprise et son projet de vie personnel ?

C’est sûr qu’il faut bien connaître ses valeurs personnelles, et qu’elles soient conciliables avec celles de l’entreprise. Il faut trouver une synergie pour que ça avance.

Pour terminer et faire un clin d’oeil à Novapuls, où est êtes-vous concernant la levée de fonds avec Sodero Gestion ?

Nous sommes en préparation, oui, et en parallèle nous discutons aussi avec des Business Angels qui sont intéressés par notre projet.

Merci à Romain d’avoir répondu à nos questions et restez connectés, d’autres interviews d’entrepreneurs arriveront prochainement ! En attendant, nous vous invitons à découvrir les autres retours d’expérience sur le financement.

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