Les clés pour réussir ma levée de fonds

L’étape de la levée de fonds en capital est cruciale et nécessite une bonne préparation. Il est primordial de bien anticiper sa levée, et surtout de garder en tête que la levée de fonds n’est pas une fin en soi. Tout projet n’a pas besoin de lever des fonds, celle-ci intervient non pas dans l’urgence, mais dans une phase d’accélération du projet, et dans une optique de croissance.

Comment réussir une levée de fonds
Crédit : Startup Stock Photos / Pexels.

La levée de fonds est un processus chronophage, qui peut s’avérer complexe. Il est donc nécessaire de respecter un processus, de s’organiser et de surtout bien anticiper les différentes étapes.
Voici les éléments clés pour maximiser les chances d’une levée de fonds réussie.

Ai-je vraiment besoin d’une levée de fonds ?

L’argent ne fait pas le bonheur : définir mon besoin de financement

Avant de se lancer dans son roadshow financier, il est important de définir son besoin réel en financement. À nouveau, lever des fonds n’est pas une obligation et n’incombe pas à tous les projets. Le recours à la levée de fonds doit provenir d’un besoin nécessaire pour accélérer la croissance du projet. Quantifier la somme à lever n’est pas un exercice des plus simples, il s’agit d’analyser son besoin et de projeter l’utilité des fonds sur les différents pans de développement.

Généralement, il est préconisé de prendre en compte le besoin en financement dans les 12-18 prochains mois de la startup pour établir son besoin en financement. Il ne faut surtout pas chercher à lever plus que son besoin réel, sous peine de se voir diluer de façon très importante dès les premiers tours de table. Il est également important d’être réaliste quant à son stade de développement et regarder les pratiques du marché en termes de montants levés et dilutions appliqués dans son secteur et sa maturité. À moins d’être un entrepreneur à succès, il est difficile de lever 1 million d’euros sur une idée et sans premières tractions.

1 tiens vaut mieux que 2 tu l’auras : valoriser mon projet

Une fois le besoin en financement défini, la deuxième étape consiste à valoriser son projet. La valorisation d’une startup permet de connaître sa valeur réelle sur le marché à l’instant présent, et ainsi de définir sa stratégie de financement en adéquation avec celle-ci. Il ne faut pas oublier que la levée de fonds en dilutif doit partir de la valorisation du projet et pas uniquement du besoin en financement. A partir de la valorisation, il sera possible d’affiner la répartition de financement dilutif et non dilutif.

L’exercice de la valorisation est complexe, d’autant plus pour les startups early-stage au vu du manque d’historique financier et commercial. Bien que celle-ci ne soit pas une science exacte, il existe des méthodes financières et des méthodes extra-financières, qui couplées et pondérées selon le stade de maturité du projet, permettent d’obtenir une fourchette plus précise. Retrouvez plus d’informations sur la valorisation des startups early-stage ici.

Il est également conseillé de faire appel à un expert externe tel qu’Estimeo pour valoriser son projet afin d’éviter les biais d’intérêt, et d’apporter de la confiance lors des négociations avec les investisseurs.

Combo gagnant : affiner ma stratégie de financement

Une fois le besoin de financement établi et la valorisation de l’entreprise connue, vous pouvez vous pencher sur votre stratégie de financement. Afin d’éviter une dilution trop importante, il ne faut pas oublier qu’il est possible d’allier des financements dilutifs et des financements non dilutifs pour atteindre le besoin en financement nécessaire.

De nombreuses alternatives non dilutives existent : prêt bancaires, subventions, Bpifrance, sans oublier des acteurs tels que WE DO GOOD et le financement en royalties. Une fois toutes les options à votre disposition étudiées et analysées, vous pouvez établir votre stratégie, et démarrer votre roadshow financier.

Comment défendre mon projet sur papier ?

Mon profil tinder : le Pitch Deck

Le pitch deck est le premier élément qu’un investisseur aura en sa possession concernant votre projet, et le déclencheur d’un premier échange ou non avec lui. Il s’agit de faire un teasing de votre projet, en mentionnant les informations les plus importantes pour donner envie à l’investisseur de vous découvrir et de vous suivre, tout en gardant une part de mystère pour les prochains échanges. Le Pitch Deck est donc à soigner, tant sur la forme que sur le fond !

Un investisseur ne passera pas plus de 2 minutes sur votre Pitch Deck. Il faut donc être clair, concis et percutant pour lui donner envie de vous rencontrer. Ne surchargez pas d’informations votre deck, ciblez les éléments indispensables à mettre en avant, la complémentarité des fondateurs, les bons KPIs pour prouver votre traction et que le marché est présent, et les problèmes solutionnés par votre projet.

Par ailleurs, il est important d’apprendre à vulgariser certains aspects techniques de votre solution pour faciliter la compréhension et donner envie à l’investisseur d’en apprendre plus. Votre Pitch Deck est la bande-annonce de votre entreprise.

Mon meilleur ennemi : le Business Plan

La présentation de votre Business Plan arrivera dans un second temps. L’objectif de celui-ci est de mettre en avant le potentiel de croissance du projet, votre business model et votre potentiel de rentabilité. Vos projections se doivent d’être ambitieuses et optimistes, mais tout en restant cohérentes et surtout réalisables. Vous devez montrer aux investisseurs que vous connaissez vos chiffres et surtout que vous pouvez les justifier.

Ne cherchez pas à gonfler vos chiffres pour attirer les investisseurs ou à projeter une croissance irréalisable, cela vous portera préjudice car les investisseurs se rendront vite compte de cela. Il est primordial de défendre son projet, tout en restant humble et transparent : vos investisseurs potentiels deviendront vos partenaires, ne leur cachez rien, ils finiront par le découvrir.

Le business plan est également votre outil de suivi et d’aide à la décision. Vous devez le faire évoluer tous les mois et vérifier que vous tenez vos objectifs.

Une fois l’ensemble des documents préparés, il faut désormais communiquer sur le début de votre roadshow, informer votre réseau, pitcher dès que vous le pouvez à des événements en présentiel ou en ligne.

Comment matcher à tous les coups ?

Le temps, c’est de l’argent : ciblez vos investisseurs

Il peut être tentant au moment de contacter des investisseurs de vouloir cibler au plus large et de tenter de contacter l’ensemble du réseau à sa disposition. Cependant, cette solution n’est pas pertinente et serait une perte de temps non négligeable. Chaque investisseur a sa thèse d’investissement, ses secteurs de prédilection, ses tickets minimum et maximum, etc…

Avant toute chose, il faut vous renseigner sur les investisseurs que vous souhaitez contacter : thèse d’investissement, startups dans lesquelles ils ont déjà investi, interlocuteurs avec lesquels vous seriez amené à échanger… N’oubliez pas que votre investisseur ne vous apportera pas uniquement du financier, mais également des compétences et du réseau. Assurez-vous de la pertinence de chaque mise en relation pour éviter une perte de temps des deux parties en sollicitant les mauvais interlocuteurs, ou de futurs actionnaires peu pertinents.

Avant de contacter à froid un investisseur, sollicitez votre réseau pour obtenir des introductions. Vous pouvez regarder vos relations en commun sur linkedIn ou vous renseigner sur les startups dans lesquelles ils sont actionnaires. Les mails à froid restent parfois la seule solution mais ne sont pas les plus efficaces, n’oubliez pas que les investisseurs reçoivent des centaines de deck par mois.

Trouver son âme soeur : adaptez le discours à votre interlocuteur

Une fois ce ciblage effectué, il est important d’utiliser l’ensemble des informations recueillies pour personnaliser les documents et l’approche en fonction de votre interlocuteur, aussi bien la structure que la personne avec laquelle vous serez amené à échanger.

Votre discours doit être modulable et s’adapter en fonction de chaque personne avec qui vous serez amené à échanger, et en fonction du degré de contact : premier échange, deuxième échange, période de négociation, etc. Préparez-vous bien également à répondre aux questions des investisseurs : vous serez challengés sur l’ensemble de votre projet et vos projections. Toujours en restant réaliste et transparent, vous devrez être convainquant : vous êtes la meilleure option au problème que vous solutionnez !

En chemin pour les fiançailles !

Organisez votre demande : anticipez pour garder votre pouvoir de négociation

On ne le répétera jamais assez, mais il ne faut pas débuter sa levée de fonds quand vous êtes à court de trésorerie. Le suivi de votre trésorerie à moyen terme est très important afin de vous permettre d’identifier le moment où la levée doit avoir lieu. Généralement, une levée de fonds peut prendre entre 6 et 9 mois.

Par ailleurs, certains investisseurs aiment identifier les projets avant ou au début de leur roadshow pour voir l’évolution. D’ailleurs, la relation que vous allez créer avec des investisseurs alors que vous n’avez pas absolument besoin d’eux est généralement plus saine. De plus, le pouvoir de négociation n’est pas le même si vous avez encore plusieurs mois de cash que si vous devez lever dans les 3 mois.

Dans tous les cas, l’idéal est d’être toujours dans une démarche de networking et de réseau dès le lancement de votre startup.

Votre contrat de mariage avec l’investisseur : le pacte d’actionnaires

Le pacte d’actionnaire est le contrat de mariage avec votre investisseur. Il contient les conditions de votre relation et donc de la levée. Les clauses d’investissement sont aussi importantes que la valorisation négociée et vous devez absolument les comprendre toutes. Elles doivent permettre de mettre en confiance les deux parties, les fondateurs et l’investisseur. Dans la plupart des cas, elles sont appliquées quand certains objectifs ne sont pas atteints, et ce n’est pas si rare en startup.

Entourez vous d’un avocat dans les démarches de levée de fonds et faites lui relire le pacte d’actionnaires. Des offres innovantes existent désormais sur le marché pour répondre à la flexibilité des startups comme Blockpulse qui digitalise votre actionnariat et supprime les lourdeurs de vos opérations sur votre capital et de la tenue de vos registres d’actionnaires.

On peut changer d’avis, même devant l’autel : pouvoir et savoir dire non

N’oublions pas que l’investisseur va rejoindre votre capital et ainsi votre aventure, il faut être 100% sûre d’accepter cette personne ou ce fonds. Vous aurez des comptes à rendre et un suivi à fournir. Il ne faut pas lever à n’importe quel prix.

Si vous suivez nos conseils en anticipant la levée de fonds, en préparant bien vos documents de présentation et en ciblant les bons investisseurs au bon moment, vous aurez des propositions saines.

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